Voilà, kangaloola c’est fini, un bilan s’impose donc, qu’ai-je appris durant ces quatre mois loin de mon pays d’origine ?
De façon totalement pragmatique, je dirai en premier lieu que mon anglais s’est grandement amélioré. Conservant avec honneur mon accent français, c’est en tout honnêteté que je considère avoir fait des progrès notables. Pour les connaisseurs, j’ai notamment retenu qu’on ne dit pas « yesterday night » mais « last night », et je connais bien entendu tous les noms des outils de maçonnerie en anglais … Cela va de soi.
Restons dans le pragmatique et énumérons ce que j’ai pu faire et assimiler durant ces quatre mois : faire du ciment, clôturer, couper du bois, utiliser une pioche et une pelle… bref un ensemble d’activités dont je n’aurais jamais pensé faire l’expérience dans ma vie. En réalité, je suis plutôt heureuse de cet apprentissage, sachant dorénavant être capable de réaliser l’ensemble de ces tâches de façon autonome… Appelez-moi bob le bricoleur.
Rappelons également tout ce que j’ai pu apprendre sur chacune des espèces présentes au refuge. Je vous ai fait part d’une partie de cet connaissance, pour autant je n’ai pu tout vous dire tant cette dernière s’est accrue au cours des mois. La directrice de l’association est une vraie « encyclopédie » qui aime partager sa connaissance ; son savoir est incroyable et je ne pense connaître qu’un très faible pourcentage de ce dernier et pourtant j’ai l’impression d’avoir assimiler tant de choses.
Outre cet aspect pratique, la relation que vous pouvez construire avec un animal est quelque chose d’indéfinissable, mais qui peut vous remplir de bonheur, voire de fierté : ce dernier peut vous reconnaitre, se comporter avec vous comme avec sa mère, sentir quand vous avez besoin de lui, demander à être câliner, demander que vous jouiez avec lui... Ces relations sont de celles qui vous comblent et qui ne peuvent pas se définir avec de simples mots.
Enfin d’un point de vue personnel, cette expérience m’a tant apporté. Kangaloola est un lieu spirituel comme le disait Glenda et je pense que cela est vrai. Etre ainsi loin de tout permet de se recentrer et d’apprendre à se connaître ou se connaître de nouveau. Pour ma part, j’ai toujours eu le sens du challenge, dans un domaine scolaire, mais je ne pensais pas, au début de mon séjour, être capable de relever celui de la vie dans le bush. En effet, l’annonce de peu d’électricité et d’eau et l’absence quasi-totale d’internet fut pour moi une annonce qui me paralysa. Pour autant en quelques jours, j’ai réussi à m’adapter à ce mode de vie et à apprécier sa différence. Je sais dorénavant que quelques soit le challenge, il m’est possible d’y faire face. J’ai toujours certes une zone de confort, je pense n’néanmoins que celle-ci s’est étendue après une telle expérience.
D’autre part, être sans cesse en contact avec des animaux qui nous fournissent tant d’amour mais sont également constamment en danger, m’a appris à relativiser. Les petits problèmes quotidiens ne méritent parfois pas qu’on leur porte autant d’intérêt.
Egalement, sentir peu à peu que je gagnais en responsabilité dans le refuge, étant en charge de la préparation du lait, de la formation des volontaires, m’a permis de regagner confiance en moi. Cette expérience m’a simplement ouvert les yeux, me montrant ce dont j’étais capable et surtout que nous n’avons de limites que si nous en fixons.
Vous l’aurez compris, je ne retire que du positif de cette expérience. Vous me trouverez certainement très philosophique à la fin de cet article, et pourtant c’est bien ce que je ressens après avoir vécu une telle aventure, un progrès et un enrichissement personnel réel.